Allons nous assez nous soucier d'eux pour que cela compte pour eux?

De Deep Adaptation - Adaption radicale
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Allons-nous assez nous soucier d'eux pour que cela compte pour eux? Justice climatique, solidarité et adaptation radicale

Vous considérez-vous comme faisant partie de la classe moyenne ? Peut-être parmi la classe moyenne occidentale, ou parmi les millions de nouvelles classes moyennes dans le monde ? Les sondages d'opinion montrent que de nombreuses personnes comme vous ont récemment changé d'avis et de sentiments au sujet des changements climatiques. Ce qui était autrefois une préoccupation pour les gens d'ailleurs, dans des pays lointains, ou des futurs lointains, est devenu un sentiment plus immédiat de vulnérabilité personnelle. Si c'est votre cas, alors vous avez probablement parlé avec d'autres de votre vulnérabilité et de celle de votre communauté, et à quel point les dangers sont imminents.

Dans de telles conversations, vous avez peut-être discuté de la façon dont le chaos climatique est déjà une réalité vécue par des centaines de millions de personnes dans le monde. Peut-être avez-vous entendu dire que la Croix-Rouge a dit que 2 millions de personnes par semaine ont besoin d'aide humanitaire en raison des catastrophes aggravées par le changement climatique. Ou entendu dire que l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture a annoncé que la faim est en hausse, le changement climatique étant un facteur clé. Ou lire sur les millions de personnes déplacées ? Si c'est le cas, vous rappelez-vous comment cela vous a affecté ? Est-ce que votre propre sentiment de vulnérabilité accrue signifie que vous êtes plus ému par les nouvelles de la souffrance dans le monde ? Ou est-ce que cela signifie que vous êtes plus enclin à vous détourner ? Si nous ne nous détournons pas, que devrions-nous faire ? Serons-nous assez préoccupés pour que cela compte vraiment pour les gens qui sont les plus exposés aux phénomènes météorologiques extrêmes en Asie, en Afrique et en Amérique latine, et de leurs répercussions en cascade sur leurs sociétés ?

Je me demande si notre préoccupation suffira à faire une différence, parce que je suis conscient de ce qui au départ nous a amenés à cette situation. La maladie, la pauvreté et la destruction de l'environnement sont des choses que la plupart d'entre nous connaissent depuis que nous avons commencé à connaître le monde. Nous avons également été témoins de la destruction de l'environnement et de diverses formes de pauvreté dans nos propres pays. Certains d'entre nous ont essayé de faire une différence dans ce domaine, mais l'impact cumulatif de nos efforts est éclipsé par les implications d'un changement climatique rapide. Pendant ce temps, nous qui vivons dans les classes moyennes des sociétés industrielles de consommation, nous avons bénéficié d'un système d'exploitation qui extrait des ressources du monde entier. Notre complicité dans la création et l'exacerbation du problème ne disparaîtra pas, même si nous choisissons de l'ignorer.

Les gens qui ont un peu de temps libre pour se renseigner sur notre situation actuelle peuvent en savoir plus sur notre situation environnementale préoccupante. Par exemple, j'ai mis des mois à me plonger dans les dernières avancées de la science climatique. Pourtant, la plupart des gens n'ont pas ce luxe. Pour un grand nombre de personnes en Occident, le capitalisme des années récentes c'est un revenu faible , de longs trajets domicile-travail et peu de progression de carrière. Le changement climatique aggravera leurs difficultés, avec l'augmentation des prix des denrées alimentaires et les inquiétudes quant à l'avenir. Dans un tel contexte, il n'est pas certain que la solidarité avec les personnes qui souffrent dans d'autres pays sera une réponse généralisée.

Mais pourrait-il en être ainsi ? Et s'il y avait conscience d'un ennemi commun ?

Telles sont quelques-unes des questions qui se posent étant donné que "l'adaptation radicale" et les récentes vagues d'activisme climatique, telles que Extinction Rebellion et les grèves de la jeunesse, ont grandi en raison d'un revirement historique : nous les Occidentaux, nous sommes devenus vulnérables aux changements climatiques. Bien que les préoccupations pour les autres personnes et le monde naturel existent également au sein de ces mouvements, le facteur peur est important. Le pouvoir de cette peur à mobiliser les gens est évident. Mais la possibilité que cette peur conduise les gens à se tourner vers l'intérieur et à s'éloigner de ceux qui souffrent aujourd'hui, est un risque réel.

Donc, par principe, ceux d'entre nous qui veulent encourager la solidarité et la compassion active au sein des mouvements climatiques doivent exprimer clairement que nous croyons en ces valeurs. Mais la question se pose alors : que signifient exactement ces valeurs dans la pratique et comment pouvons-nous obtenir un soutien plus large en leur faveur ? Par exemple, la solidarité signifie-t-elle une responsabilité différenciée, où nous, les classes moyennes, payons plus cher, en ce moment même, pour soulager les souffrances des personnes touchées par le chaos climatique ? Dans l'affirmative, dans quelle mesure est-il équitable ? Comment devrions-nous décider ? Devrait-on rendre cela obligatoire ? Comment ces valeurs de solidarité peuvent-elles s'harmoniser avec les changements que de nombreuses personnes de la classe moyenne envisagent, alors qu'elles réévaluent leur vie en anticipant un effondrement ou un bouleversement dans leur mode de vie ? Beaucoup de gens achètent moins et localement, ce qui réduit leur dépendance à l'égard des chaînes d'approvisionnement internationales. Cela pourrait réduire leur implication dans les relations d'exploitation, mais n'a guère d'effet sur la vie des pauvres ni sur la façon dont les dégâts du passé ont des conséquences aujourd'hui pour les pauvres dans le monde en général.

Ces questions de justice climatique à une époque de perturbations climatiques croissantes sont complexes. Trouver pour nous-mêmes ce que nous croyons juste et équitable, cela compte, mais compte tout autant le fait que les gens qui ne sont pas comme nous puisse aoir une influence aussi importante que nous sur ces questions. C'est pourquoi je m'intéresse à la façon dont le Forum sur l'adaptation radicale va assumer sa responsabilité par rapport aux personnes qui n'y participent pas actuellement . C'est quelque chose que l'équipe de base du forum explorera dans l'établissement de sa future stratégie et de sa gouvernance en 2020.

Pour l'instant, je pense que ces questions de solidarité, d'équité, de justice et de guérison sont si complexes que je souhaite encourager une enquête ouverte à leur sujet, plutôt que de chercher des réponses rapides pour se sentir mieux dans ces dilemmes. C'est pourquoi j'ai donné une conférence sur l'importance de la solidarité dans l'adaptation radicale, à Glasgow, afin de pouvoir apprendre et attirer l'attention sur ce qu'ils font sur l'adaptation profonde, avec les communautés de la classe ouvrière là-bas. C'est aussi pourquoi j'ai interviewé Vanessa Andreotti sur la décolonisation et l'adaptation profonde, et pourquoi j'ai parlé d'adaptation équitable dans une interview pour Extinction Rebellion. Veuillez envisager d'explorer ces questions dans le Groupe de philosophie du Réseau des professions du Forum sur l'adaptation profonde, ou dans le Groupe Facebook sur l'adaptation profonde positive, ou encore laissez un commentaire ci-dessous.


Mon intuition est que quelque part dans le domaine de notre guérison mutuelle par la libération mutuelle d'un système destructeur, c'est là que nous trouverons des réponses sur ce qu'il faut dire, comment organiser et donner la priorité - à la fois dans le cadre de l'adaptation profonde et du mouvement climatique en général. Alors que certaines personnes et institutions défendent le système destructeur et en bénéficient plus que d'autres, je me demande si un ennemi commun est autant cette réticence en chacun de nous à éviter des changements majeurs dans notre propre vie.